Il était arrivé libre. Le tribunal de Montbéliard a reconnu la culpabilité de Yanis Labidi pour les dégradations de mâts de vidéosurveillance à la Petite Hollande, le 22 novembre dernier. Il devra indemniser les victimes pour un total de près de 100 000 €. Un mandat de dépôt a été décerné à l’audience.
« C’est un dossier hors norme », attaque la procureur Combarel. Elle parle de ce dimanche après-midi quand « la loi n’a plus existé dans ce quartier, sauf celle dictée par la force brute de celui qui conduisait et détruisait à sa convenance ».
Une ambiance spéciale
Il y a les faits et cette ambiance spéciale qui faisait penser, ce mardi, à une cour d’assises. Scellés rompus à l’audience, visionnage de vidéosurveillance et deux ténors du barreau pour défendre le mis en cause. Yanis Labidi est arrivé libre. Il est reparti encadré de policiers pour y purger une peine de trois ans de prison (conformément aux réquisitions) même si un appel est plus que probable.
Aucune preuve incontestable
Le jeune (21 ans) Montbéliardais était poursuivi pour ce rocambolesque épisode du 22 novembre quand un véhicule de type Dumper a été volé sur un chantier avant d’être utilisé pour détruire les mâts de vidéosurveillance installés l’avant-veille et autres candélabres dans ce quartier de la Petite-Hollande. Une frénésie qui s’est achevée dans le feu avec l’incendie de l’engin utilisé.
Sur quoi reposait l’accusation ? Aucune preuve incontestable sinon une accumulation d’indices comme les pièces d’un puzzle. À commencer par une Clio RS noire à bord de laquelle circulait, ce jour-là, celui qui a été vu pilotant l’engin de chantier un peu plus tard. Un suspect par ailleurs identifié grâce à un bas de jogging noir avec deux bandes blanches latérales. Un survêtement correspondant a été retrouvé au domicile du Montbéliardais lors de l’intervention du RAID.
Dénonciation anonyme
À ceci s’ajoutent une dénonciation anonyme et un alibi fourni par la famille, détricoté par l’accusation. « Pourquoi inventer un alibi si Yanis Labidi n’a rien à se reprocher ? » interroge la procureur.
Le ténor parisien Steve Ruben riposte. Durant près d’une heure, il s’escrime à torpiller, tonitruant, chaque indice, flinguant allègrement le travail des enquêteurs en pointant des approximations, des vérifications traitées par-dessus la jambe. Selon lui, l’instruction n’a été qu’à charge. « Parce que c’est Labidi. On additionne des carottes et des choux. Pour condamner là-dessus, il faut avoir de l’appétit pour avaler cela », relance-t-il, exhortant le tribunal à relaxer son client.
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- Date: 16 mars 2021
- Titre: Est Républicain
- Auteur: Sam Bonjean
- Photo: Est Républicain / Sam Bonjean
- Catégorie: Articles de presse